Voilà deux semaines qu’on ne faisait plus rien l’un sans l’autre, sans me souler, cela commençait à me peser un peu parce que Aaron ne pouvait plus faire grand-chose à part veiller sur moi. Il me disait qu’il s’en fichait mais pas moi, j’avais encore du mal à accepter qu’il reste avec moi après ce que je lui avais fait subir et la manière dont il m’avait parlé. Peu à peu je m’enfonçais dans une espèce de petite déprime sans que mon homme ne le remarque.

Bref, ce soir c’était la pleine lune et Aaron refusait de me quitter pour aller faire son tour et laisser sa nature reprendre le dessus. J’acceptais alors de le suivre à central park une heure ou deux, histoire qu’il soit confiant et que je puisse rentrer sans le moindre problème. Je m’asseyais alors sur un banc, le laissant aller et venir à sa guise alors qu’il venait de se transformer, je regardais alors le gros loup se balader en cercle concentrique de plus en plus large autour de moi. J’étais capable de me défendre toute seule et c’est pour ça que j’étais là, pour lui prouver que je saurais me défendre si jamais il perdait les pédales en étant loup et que je n’avais pas peur de lui non plus. Je lui adressais un sourire lorsqu’il tourna la tête vers moi et lui faisait signe que j’allais rentrer mais c’était sans compter que j’allais bientôt me faire agresser. Enfin pas tout à fait. Je me levais et me dirigeais vers la sortie du parc, consciente que Aaron me suivait à bonne distance pour s’assurer qu’il ne m’arrive rien de grave. Bien vite je me retrouvais face à deux colosses qui n’avaient pas l’air commode, je les regardais sans trop savoir quoi dire ou quoi faire, lorsque l’un d’eux prit la parole. « Alors c’est toi la pouf avec qui Aaron va avoir un bâtard hum ? Ce mouflet tu peux lui dire adieu, sauf si tu disparais rapidement…. Tu comprends, Aaron est censé engendré des loups pas de vulgaire bébé avec une humaine. Alors si tu tiens tellement à ton mec et à ton bébé, tu ferais bien de te barrer vite fait, sinon on butera ton gosse et Aaron avec. » Ils firent demi tour rapidement et je restais plantée là, les larmes me montant aux yeux. Comment j’allais pouvoir surmonter ça et rester en sachant que je mettais mon homme en danger ? Je me tournais vers lui, cherchant son regard pour savoir ce qu’il pensait.

Cela faisait deux semaines que je passais tout mon temps avec Arizona. Je faisais tout pour qu’elle se détende et se sente bien, je ne voulais pas qu’elle aille à l’hôpital et puis ce n’était pas bon pour le bébé si elle stressait de nouveau. Ce soir, c’était la pleine lune mais je n’avais pas du tout envie de la laisser seule. Arizona décida de venir avec moi à central park afin que je laisse sortir ma vraie nature. J’acceptais donc et je partis là bas avec elle. Je la laissais s’installer sur un banc pendant que je me transformais un peu plus loin sans qu’elle ne le voit. Ce n’était pas beau à voir et je ne voulais pas lui faire endurer ça. Une fois transformé, je gardais Arizona en vue. Je faisais attention à ce qu’il ne lui arrive rien, ça craignait un peu de trainer dans le parc cette heure. Au bout d’un moment, Arizona me fit signe qu’elle allait rentrée. Je la laissais partir tout en la suivant à distance afin de m’assurer que tout aller bien. Mais soudain deux colosses se mirent devant Arizona et ils lui dirent des méchancetés auxquelles je m’attendais. Je me mettais à grogner fortement et je m’approchais rapidement. Dès qu’ils partirent, Arizona se tourna pour me regarder. Je prenais sur moi et je m’approchais d’elle. Je posais doucement ma tête de loup contre elle afin de la rassurer et de lui montrer qu’elle serait en sécurité avec moi et qu’il ne fallait pas qu’elle s’inquiète. Je ne m’étais jamais approcher aussi près d’Arizona dans cet état mais je voulais lui montrer que j’étais là et qu’elle n’avait rien à craindre. Je faisais tout pour qu’elle sache qu’elle ne devait pas s’en faire et que l’on ne nous ferait rien. Je savais que la meute ne me ferait rien car j’étais l’un des rares hommes de celle-ci. Je levais mon regard vers Arizona et je voyais bien que les propos tenues par les deux autres l’avaient perturbé. Il était peut être temps de rentrer chez nous et que je reprenne forme humaine pour parler à Arizona et la rassurer.

J’étais bouleversée par ce que je venais d’entendre, je n’en revenais pas qu’ils veuillent s’en prendre à Aaron ou au bébé simplement parce que je n’étais qu’une humaine. Ils avaient traité mon bébé de bâtard alors que ce n’était pas du tout cela. Les larmes me montèrent aux yeux et je me tournais vers Aaron que je devinais non loin de moi, il avait grogné en entendant leurs propos et ils avaient pris la fuite, ils avaient certainement cru que j’étais seule. Mon homme s’approcha alors doucement de moi et posa sa tête contre moi. Je le caressais derrière les oreilles, passant doucement mes mains dans le poil doux de son encolure. Il ne s’était encore jamais autant approché de moi en étant sous cette forme, je le regardais au travers de mes larmes, posant ma tête contre la sienne, il avait chaud et il était doux, ce qui était assez réconfortant sur le coup mais cela ne me suffisait pas.

«Je suis désolée Aaron…»

Je m’écartais de lui, évitant de croiser son regard de chien battu parce que cela me faisait trop mal de voir ça. Je lui grattais doucement le museau avant de me diriger vers la sortie du parc, je marchais tranquillement pour rentrer chez nous, enfin chez lui, il n’habitait pas loin et cela me convenait parfaitement. Je rentrais enfin dans l’appartement, me dirigeant directement vers notre chambre. Je savais ce que j’avais à faire, même si cela me brisait le cœur, je devais partir pour sa propre sécurité et celle du bébé j’étais certaine qu’il le comprendrait. Je fourrais à la hâte quelques vêtements dans un sac, aveuglée par mes larmes, je m’asseyais finalement sur le lit, secouée de sanglots incontrolable.

Arizona me caressa derrière les oreilles avant de passer ces mains sur moi au niveau de mon encolure. Je voyais qu’elle pleurait et je n’aimais pas ça, j’essayais de la réconforter du mieux que je pouvais. Arizona me dit qu’elle était désolée et elle me gratta le museau avant de quitter le parc. Je restais dans le parc jusqu’à ce que je reprenne forme humaine. Je rentrais alors rapidement chez moi pour retrouver Arizona. Une fois à la maison, je recherchais après ma petite femme et je finis par me diriger vers la chambre. Je la vis assise sur le lit en pleurs avec un sac rempli de vêtement.

« Qu’est ce que tu fais avec ce sac ? »

Je me demandais ce qu’elle comptait faire avec ce sac, j’avais peur de la voir partir à cause de cette histoire. Je n’avais pas envie que les attaques aient raison de notre couple. Je m’approchais d’Arizona venant m’asseoir à ces cotés en passant un bras autour d’elle.

« Ne t’occupe pas de ce qu’ils ont pu te dire, ils ne me feront pas de mal car je suis l’un des rares mâles de la meute »

Je tentais de la rassurer et de lui montrer qu’il ne fallait pas écouter ce que les autres disaient.

Il ne fallut pas longtemps à Aaron pour me rejoindre, je ne bougeais pas, le regardant alors qu’il me parlait.

«Je vais chez mes parents…»

Je le laissais prendre place à mes côtés et passer son bras autour de moi. Je le regardais, continuant de pleurer alors qu’il me disait qu’ils ne lui feraient rien car il était l’un des rares mâles de la meute.

«Peut-être pas à toi mais au bébé oui… Et puis c’est justement parce que tu es l’un des rares mâles de la meute qu’ils s’en prendront à toi. J’ai très bien entendu, tu dois engendrer des loups et non pas te lier avec une humaine, encore moins avec une sorcière… Ils n’hésiteront pas à te faire du mal pour que tu comprennes ça et que je le comprenne aussi…»

Je n’avais pas envie qu’ils lui fassent du mal par ma faute, je posais ma main sur sa joue, le regardant dans les yeux avant de l’embrasser doucement. Je devais partir pour son bien, je ne mentais pas en disant que j’allais chez mes parents, en revanche je ne spécifiais pas quand je reviendrais et pour l’instant ce n’était pas réellement un mensonge, juste un oubli.

Arizona me répondit qu’elle allait chez ces parents, mes craintes étaient alors justifiées. Elle avait décidé de partir à cause de l’histoire au parc. Je me mettais ces cotés et j’essayais de la convaincre au maximum qu’il n’y avait rien à craindre et par la même occasion de la convaincre de rester. Mais Arizona était décidé à partir et je pouvais le ressentir dans sa réponse. Elle me dit qu’ils n’hésiteront pas à me faire du mal pour que je comprenne et qu’elle comprenne que je ne pouvais pas me lier avec une humaine et encore moins avec une sorcière.

« Mais l’on s’en fiche de ça, on est plus fort que tout ça… »

Arizona posa sa main sur ma joue et elle me regarda dans les yeux. Je prolongeais doucement son baiser, puis je la regardais.

« Ne t’en va pas s’il te plait, ne me laisse pas ma puce »

J’avais envie d’être à ces cotés, je voulais participer à sa grossesse mais aussi être là pour elle. J’avais besoin de la présence de la petite femme à mes cotés. Si Arizona partait, je ne sais pas que je ferais. Je n’avais jamais imaginé qu’elle puisse me quitter comme ça. Je croyais que notre couple était plus solide que cela.

Aaron me dit qu’on se fichait de ce qu’ils pouvaient dire et qu’on était plus fort que tout ça. Je n’en étais pas tout à fait convaincue et je ne pouvais pas prendre le risque de tester sa version.

«Moi je ne m’en fiche pas Aaron ! C’est ta vie et celle du bébé qui et en jeu, je ne peux pas rester sans rien faire. Je veux vous protéger tous les deux… C’est la seule chose que je puisse faire..»

Je l’embrassais doucement avant de sourire contre ses lèvres, lui caressant doucement la joue en le regardant dans les yeux. Il me supplia de ne pas partir et je me mordais la lèvre. Il savait parfaitement que je ne lui refusais jamais rien mais là je ne pouvais pas lui céder.

«Je reviendrais…. Laisse moi simplement le temps d’annoncer à mes parents qu’on va avoir un bébé et que la situation se tasse un peu ici. Je veux que tu ailles bien et que le bébé soit en bonne santé et c’est la seule solution pour tout le monde…Tu sais que je ne te refuse jamais rien mon cœur mais ça je ne peux pas te l’accorder.»

Je lui caressais la joue, le regardant dans les yeux avant de l’embrasser encore une fois, lui faisant poser ses mains sur mon ventre, j’allais avoir du mal à partir mais je n’avais pas vraiment le choix.

Arizona me dit qu’elle ne se fichait pas de tout ça. Je prolongeais doucement le baiser d’Arizona avant de la regarder de nouveau. Je voyais qu’elle était déterminée et je n’arriverais pas à la convaincre de rester. Arizona me dit qu’elle allait annoncer à ces parents que nous allions avoir un enfant et elle voulait attendre que la situation se tasse. Elle voulait que j’aille bien et que le bébé aussi. Arizona était convaincu que c’était la meilleure solution pour tout le monde, elle me dit qu’elle ne pouvait rien de me refuser mais qu’elle ne pouvait pas m’accorder ce que je lui demandais. Je soupirais avant de prolonger son baiser tout en posant mes mains sur son ventre. Je la regardais puis je me levais.

« On se verra à l’accouchement alors… »

Je me dirigeais dans la salle de bain et je fermais la porte derrière moi. Je ne voulais pas la voir partir car si je la voyais j’allais la retenir mais elle ne le voulait. Je préférais rester dans la salle de bain le temps qu’elle quitte l’appartement. Je me sentais mal à l’idée de me retrouver seul chez moi. J’avais pris l’habitude de vivre avec Arizona et son départ me blessait. Elle ne se battait pas pour notre couple, elle avait choisi la facilitée en écoutant les menaces de la meute.